La dyspraxie
Comprendre et accompagner l’élève dyspraxique
Définition :
On appelle dyspraxie l’absence d’automatisation des gestes nécessaires pour réaliser une tâche. C’est un trouble de l’organisation du regard et de la composante spatiale. Ils ne peuvent pas Pôle d’Appui à la Scolarité coordonner et planifier correctement des gestes volontaires. C’est comme s’ils devaient réapprendre sans cesse les gestes. Ecrire par exemple induit un effort exorbitant sur le plan attentionnel générant une grande fatigabilité et à long terme un découragement.
La Dysgraphie :
La dysgraphie en fait partie, c’est un trouble persistant dans la réalisation du geste graphique affectant la forme de l’écriture. Lenteur importante pour produire des lettres et/ou déformation des graphies (grossier ou illisible).
Ce qui est attendu au primaire : Elèmentaire :
- Ecriture en attaché ;
- Copie et lecture d’un texte ;
- Utilisation d’outils : ciseaux, règle, compas ;
- Autonomie dans la tâche et l’organisation du travail.
Signes d’alertes :
- Difficulté dans la copie et le graphisme (plus à l’aise dans l’écriture en capitale qu’en cursive) ;
- Difficulté de dénombrement, de positionnement des chiffres dans les opérations mais aussi de tri et de rangement des éléments ;
- Difficulté à assembler des éléments et à produire une figure ;
- Difficulté à lire des schémas et des tableaux à double entrée ;
- Difficulté de lecture par des confusions de lettres ou de sauts de lignes ;
- Difficulté à planifier et organiser des tâches ;
- Difficulté à manipuler certains outils ;
- Manque d’autonomie et maladresse ;
- Déficit d’attention ;
- Retrait dans les activités physiques et sportives collectives ;
- Décalage entre une bonne compréhension orale, une lecture acquise et
des difficultés à l’écrit.
Les aides :
Les activités graphiques
- Insister sur l’écriture clavier et valoriser ses productions : présentation, lisibilité, cohérence, orthographe.
- L’écriture manuelle doit être limitée autant que possible et dans ce cas, tolérer un graphisme malhabile, agrandi en conservant des cahiers à lignes larges.
- Possibilité de repasser sur des écrits en gros caractères en utilisant des fiches plastiques transparentes pour recopier une synthèse de cours par exemple.
- Eviter tous les exercices de copie : fournir des photocopies, scanner les textes, désigner un secrétaire.
- L’orthographe doit être apprise oralement (répétition, épellation, étymologie).
- Aider l’enfant à gérer sa trousse, son cartable, les différents cahiers avec un tableau de repères de couleurs fixé à la maison, des couleurs pour chaque matière et chaque cahier.
L’arithmétique - mathématiques
- La pose et la résolution des opérations sont rendue difficiles par la nécessité de produire un algorithme spatial : écriture des nombres (de droite à gauche mais lecture de gauche à droite), alignement en colonne des unités, des dizaines, des centaines, positionnements des retenues...
- Préférer une présentation en lignes pour effectuer les calculs ou utiliser une présentation dans un tableau en couleurs avec une couleur pour chaque unité.
- Utilisation du logiciel POSOP.
- S’appuyer sur la file numérique pour travailler les notions d’ajout et de retrait de petites collections (on avance ou on recule sur la file).
- Utiliser les résultats mémorisés d’opérations fréquentes.
- Apprentissage « par cœur » des compléments de 10, des tables d’addition et de multiplication, des stratégies de calcul mental.
- Permettre l’utilisation précoce de la calculatrice.
- Les tableaux à double entrée, le repérage des points comme intersection de lignes/colonnes et l’ensemble des représentations graphiques sont d’accès difficiles du fait des troubles d’organisation spatiale et non pour des raisons conceptuelles.
- Proposer des indices visuels précis.Peggy de Boyer-Gacquer
Lecture
Tous ont des compétences métaphonologiques et vont apprendre normalement à lire au CP. Cependant, certains élèves ont un type particulier de dyspraxie « visuospatiale », c’est dire qu’ils organisent mal leur regard et peuvent présenter des difficultés lors de l’accès à la lecture fluide. Ainsi, la compréhension sur des textes longs pourra être perturbée.
Comment cela se manifeste ?
L’enfant accède difficilement à la lecture courante, il stagne au stade de déchiffrage. Sa fatigabilité à la lecture est anormale.
Quelques conseils :
La méthode combinatoire est la plus efficace. Entrainement à la conscience phonologique. Contraste de couleurs sur les graphies, les syllabes complexes.
- Adopter une typologie particulière (double interligne, grossir la police, espacement entre les mots, texte aéré).
- Marquer le début des lignes, le sens de la lecture, puis surligner chaque ligne de couleurs différentes. Possibilité d’utiliser un cache pour faciliter le suivi.
- Lire les textes chaque fois que possible et les faire travailler à l’oral.
- Lire les questions avant le texte pour qu’il puisse ensuite repérer et surligner les extraits répondant à la question posée.
- Enfin, télécharger les versions audio des livres, lier écoute et lecture (DVD, CD) enregistrement des textes car ils apprennent essentiellement en observant et en écoutant.
Les aides générales à retenir :
- Veiller à une bonne installation : bureau et chaise à la bonne hauteur, plan incliné pour mieux copier, set anti-dérapant pour les manipulations, parfois installé un plot sur les pieds ;
- Pour copier, mettre le modèle sur son bureau ;
- Diminuer les quantités d’écrit ;
- Oraliser au maximum (consignes, textes, leçons, synthèses, évaluations) ;
- Utiliser des moyens mnémotechniques.
- Eviter les doubles tâches.
- Favoriser un découpage séquentiel de l’activité pour étayer l’élève dans son organisation et son raisonnement.
- Systématiser des stratégies de travail pour que l’élève se les approprie et devienne autonome.
- Structurer, banaliser l’espace.
- Adapter la présentation des supports pédagogiques (favoriser les grands formats, aérer les documents).